Un revirement brutal s’est produit à l’École polytechnique : l’établissement a annoncé le report immédiat de sa migration vers la suite collaborative Microsoft 365 suite à une vague de contestation très vive au sein de sa communauté.
Depuis plusieurs semaines, des voix internes s’élevaient contre la transition, pointant dès le début des inquiétudes grandissantes sur la protection des données sensibles, la sécurité informatique et les enjeux de souveraineté numérique. Nombre d’enseignants et d’étudiants redoutaient aussi la dépendance à un acteur unique, argument récurrent dans le débat public sur l’indépendance technologique de la France.
Déjà, à l’imparfait, certains exprimaient une volonté de privilégier les solutions open source, plus adaptées à la maîtrise et à la confidentialité des informations collectées ou traitées sur le campus. L’école, reconnue pour ses travaux en cybersécurité, se questionnait depuis des mois sur la conformité de cette migration avec la doctrine gouvernementale « Cloud au centre » et la réglementation imposée aux organismes publics concernant le stockage de données stratégiques.
L’abandon temporaire de ce projet traduit une prise de conscience institutionnelle sur la nécessité de consulter la communauté et d’évaluer les alternatives offrant davantage de contrôle, alors que la confiance envers les géants américains du numérique suscitait déjà la controverse. Les réflexions autour de l’utilisation de solutions européennes pourraient désormais reprendre, en écho à de nombreux établissements qui, en France et en Europe, affrontent le même dilemme entre performance, souveraineté et sécurité.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.